Témoignage du fondateur de HEED en Inde
Mon nom est Sathiadoss Arul. J'aime Dieu et j’ai pour Lui le plus grand des respects (la Bible dit « la crainte de son Nom).
Dans le temps de mes études supérieures, j'ai été très impliqué dans les activités d’église comme les programmes en plein air, la projection de films et l’annonce de l'Evangile.
Pendant mon adolescence, j’ai remis toute ma vie entre les mains de Dieu afin qu’il se serve de moi comme Il le voudrait. J'avais à cœur le salut des âmes et j’ai compris très vite que le travail d'évangélisation était destiné à toute âme qui ne connaît pas encore Dieu, créateur et sauveur.
J’ai pris conscience que les croyants sont responsables des non-croyants. Ainsi, afin de « m'équiper », je me suis inscrit au « Bible Collège » pour apprendre à devenir un serviteur de Dieu.
Durant ces études, j'ai eu la vision que le Seigneur me demandait d’arroser des plantes fanées pour les amener à produire de bons fruits, ce qui signifiait de créer un foyer pour les enfants abandonnés.
Ainsi, après l’obtention de mon B.th, j’ai assuré mon ministère d’évangélisation dans différentes parties du Tamil Nadu (Sud de l’Inde) pendant 2 ans. Pour cela je m’accompagnai pour le chant avec un piano électronique Casio au bénéfice d’églises dans le besoin. A cette époque, je gagnai 700 Rs. par mois.
C’est pendant ce ministère que j’ai rencontré une famille dans une détresse telle que mon cœur a été profondément touché. Mme Laxmi était veuve, alitée avec deux enfants.
En raison du manque d'argent, elle ne pouvait pas réparer sa cabane au toit de chaume qui était très endommagée. Il leur était impossible de survivre, principalement durant la saison des pluies.
Ses deux enfants avaient cessé de fréquenter l'école et ces trois âmes n’avaient pas même de quoi subvenir à leurs besoins essentiels. Mme Laxmi me confia ses deux enfants et leur éducation. Je leur expliquais alors l’amour et la puissance de guérison du Christ. Ensuite, j'ai prié pour elle et j’ai pris les deux enfants (Saravanan & Boopathi) avec moi en lui donnant un peu d'argent et mon adresse.
Après avoir été admis à l'école, ils sont restés dans notre maison pendant des mois. Pour disposer d’un hébergement plus spacieux et afin de porter une attention particulière aux enfants dans le besoin, il me fallait trouver une maison à louer dans le village de Meenakshipuram. À cette fin, j'ai vendu mon Casio pour 1500 Rs. et payé d'avance pour la maison louée. Après quelques mois, 7 enfants mendiants qui vivaient dans les rues de Bombay sont arrivés. Parmi eux, 3 étaient des orphelins et 4 semi-orphelins ; quoi qu'il en soit, je ne pouvais pas refuser de les accueillir.
Après quelques mois, le nombre des enfants a progressé de 2 à 9, puis de 9 à 13 et de 13 à 27, etc…
J'ai engagé une cuisinière pour s'occuper des enfants. Pendant six ans, nous avons séjourné dans des lieux loués à savoir Meenakshipuram, seithur, Mettupatti, nagar PSK, Mottamalai, Ponnagaram, nagar Maruthi, etc...
Parmi les centres mentionnés ci-dessus, l'expérience de Mottamalai est un moment marquant. Le Mottamalai est l'une des montagnes situées dans la zone de Rajapalayam.
Tout est en pente dans cette région. Avec un nombre accru d'enfants, personne n'était prêt à donner sa maison en location. Comme nous n'avions pas de place, nous nous sommes déplacés en direction de cette montagne où il n'y a ni eau, ni électricité.
Personne ne nous a permis d’utiliser une pompe à main car l’eau manquait en cette saison. Nous avons trouvé une mare avec un peu d'eau. Nous avons bu et fait cuire le riz avec cette eau. Quelques amis et croyants locaux ont subvenu à nos besoins matériels et plus tard, le nombre d'enfants qui ont rejoint notre maison est parvenu à 58. Nous avons essayé d'obtenir du gouvernement par de nombreuses façons, un terrain pour disposer d’un refuge, le résultat a toujours été négatif.
En fait, le neuvième endroit où nous avons logés était un vieux poulailler situé à côté d’un cimetière. Il n'y avait pas de lumière la nuit. Un seul bâtiment avait un toit couvert d’une dalle de ciment et l'autre était une longue hutte avec un toit de chaume comme le montre la photo ci-dessus.
Nous avons utilisé le bâtiment protégé pour loger les filles. Le bâtiment au toit de chaume où nous logions les garçons était tellement détérioré qu’il ne pouvait plus être utile pendant la mousson lorsqu’il pleuvait. Pendant de nombreuses heures les enfants devaient rester debout dans la partie abritée même très tard dans la nuit.
Chaque fois que la situation l’exigeait, nous avons déplacé les garçons de la hutte de chaume vers les tombes à proximité pour les protéger de la foudre.
Vers cette époque, nous avons dû recueillir un nouveau-né de la zone d’Usilampatti.
Dans notre ministère pour Dieu, nous nous sommes rendus à l'hôpital gouvernemental d’Usilampatti par amour de l'Évangile. Nous avons trouvé là une petite fille qui venait de naître, ses parents l’avaient rejetée. Nous nous sommes renseignés sur les antécédents de l'enfant. Les parents avaient déjà deux filles, il s'agissait donc d'une troisième fille (situation difficile en Inde). Ils ne voulaient donc pas de ce bébé. Ils ont fait savoir au médecin qu’ils désiraient donner le bébé à quelqu’un qui pourrait s’en occuper. Informés de cette navrante situation , nous avons décidé de prendre soin de ce bébé. Le médecin a consenti à nous remettre l'enfant en vérifiant nos documents. Ensuite, nous avons repris notre route vers Rajapalayam avec ce bébé nommé Mercy. Nous sommes arrivés chez nous vers une heure du matin. Nous l’avons nourri avec un petit biberon de 100 ml de lait avec beaucoup d’attention et de tendresse. Nous étions en hiver et ce fut pour nous un événement important et une première expérience que d'élever un bébé !
A cette époque, nous avions très peu de moyens financiers et cela a été une charge de payer une nourrice pour prendre soin du bébé. Cependant, dans sa grâce Dieu a permis que nous prenions soin de cet enfant jour après jour.
Vers l’âge de 30 ans, j’ai désiré me marier et j’ai recherché une épouse qui aurait, comme moi, un esprit de service pour Dieu et le désir de s’occuper de gens dans le besoin. Dieu, dans sa grâce, m’a fait rencontrer Aruna qui était orpheline de père et vivait avec sa maman, professeur à la retraite qui était alitée. Aruna a accepté de prendre part à mon ministère afin que nous soyons un couple efficace dans le service pour Dieu. Nous nous sommes mariés en 2002. Ensuite, Dieu nous a donné une opportunité pour posséder une terre pour le bien des enfants.
Avec l'aide de quelques sponsors locaux et un apport de 55% des fonds nécessaires par mon épouse Aruna, nous avons pu acheter un terrain. Cet apport a été financé en vendant 64 grammes d'or des avoirs de ma femme.
Nous espérions en Dieu et nous avons prié sans cesse. Par la foi, nous avons fait un plan et creusé le sol pour la fondation de l'édifice.
Après quelques semaines, un nouveau sponsor local nommé M. Ramadas est venu rendre visite à nos enfants. Il a vu et entendu tous nos problèmes sur le terrain. Et nous l’avons informé sur la nécessité d’avoir un endroit sûr et sécurisé pour les enfants. Plus tard, il a promis de nous construire un bâtiment. Ainsi, nous avons obtenu un bâtiment de béton de 16 mètres sur 6. Nous remercions Dieu pour cela. Il s'agissait du 10ème endroit où nous logions. Cela nous permettait d’avoir une adresse permanente où nous pourrions vivre sans aucune crainte, en particulier pour l'hébergement. Pour la question de l'éducation, le collège local se proposa pour fournir la papeterie et assurer le transport des enfants à l’école. Ainsi, en 2003, nous avions un bâtiment permanent pour les enfants.
Pour les médicaments, le Dr Nandhagopal, MBBS, se proposa de prendre soin de la santé des enfants. En 2004 nous avons accueilli un enfant de 3 ans nommé Prakash, né de parents inconnus. Il nous a été remis par le poste de police local. Nous avions besoin d'une pièce en plus pour pouvoir mieux loger nos enfants car cinq d’entre eux avaient moins de 4 ans.
En 2005, un autre sponsor, M. Kannan et ses amis ont fait construire un second bâtiment en béton de 10 mètres sur 5 destiné à loger les garçons. Ainsi, peu à peu, la question de l’hébergement a été résolue.
Aujourd'hui, les enfants sont placés dans des institutions dès l'âge de cinq ans. Ils sont 78.
Hormis les enfants, nous avons douze personnes âgées qui ne peuvent pas travailler. Nous pourvoyons à leurs besoins dans le cadre de HEED. Nous leur donnons régulièrement du riz et des vêtements. En raison du manque de logement, nous leur fournissons ces nécessités sur le lieu où ils vivent.
Nous sommes confrontés à de nombreux défis en raison de l'insuffisance de provisions et nous menons nos activités avec de grandes difficultés.
Nous prions Dieu, Lui demandant de susciter des bienfaiteurs qui nous permettront de recevoir une aide financière plus conséquente. Nous nous réjouissons, par avance, des nouveaux donateurs qui nous permettront de continuer cette œuvre et nous aideront à atteindre cet objectif ambitieux qui nous tient à cœur : le bon fonctionnement de l’orphelinat.
Merci pour votre soutien et votre aide. Arul Sathiadoss.